Je te préviens, cet article ne ressemble à aucun autre…
Ce « C’est trop cher » a cinglé à mes oreilles de façon peu commune, un peu comme un mauvais reproche que l’on fait à son môme qui rentre de l’école avec une mauvaise note alors qu’on l’a vu réviser de longues heures cette leçon imbitable.
Aujourd’hui, est donc venu le moment de te parler de l’envers du décor de ma vie de brocanteuse et je te demande de lire cette petite bafouille en t’imaginant à ma place.
S’il te plaît, avant de dire : « c’est trop cher » ou de négocier dans des limites inentendables, n’oublies pas qu’avant de te proposer une petite merveille, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail…
- . du temps sur la route pour aller chiner des petits trésors du temps passé ; ce qui signifie faire régulièrement le plein d’essence et parfois rentrer bredouille parce que NON, je ne te proposerai jamais une mauvaise copie dite vintage,
- . de la manutention, beaucoup de manutention,
- . la location d’un grand espace de stockage,
- . des investissements pour du matériel et des dépenses pour les fournitures et les abonnements,
- . du temps pour restaurer ou rafraîchir les petites pépites chinées,
- . des séances photos et des carnets remplis de notes et de côtes pour pouvoir rédiger la fiche produit,
- . du temps passé devant mon PC pour gérer ma brocante en ligne et communiquer sur les réseaux sociaux,
- . du temps pour répondre aux demandes de précisions, établir des devis de transport et gérer les transporteurs,
- . des charges en tout genre dont les cotisations à verser à l’URSSAF, des assurances, une adhésion à une caisse de prévoyance en cas de pépin de santé,
- . des commissions prélevées lorsque je vends via un Market Place,
- . peu de week-end et pas de vacances payées,
- …
Non non je ne me plains pas, ce n’est vraiment pas mon style… je vous raconte juste l’envers du décor d’une brocanteuse passionnée !
Je travaille seule avec mon cœur et j’aime mon travail.
Tu sais combien il est essentiel pour moi de proposer exclusivement des pièces uniques et authentiques. Tu sais aussi combien je tiens à inscrire mon petit business dans une démarche écoresponsable pour contribuer à la préservation de notre planète en favorisant et valorisant l’économie circulaire à mettre en opposition à une économie linéaire qui propose un modèle unique : produire / vendre / acheter / consommer / jeter. C‘est ma part du colibri comme dirait Pierre Rabhi.
Alors pour toutes ces raisons, dis moi plutôt :
« J’ai craqué sur cette pièce mais dommage, son prix ne rentre pas dans mon budget » ou « dommage, cette petite pépite m’a tapé dans l’œil mais elle n’est malheureusement pas dans mes priorités du jour » ou encore « une petite négociation est envisageable ? »
Dis moi tout ça mais ne me demande pas l’impossible en me faisant une offre inentendable. Moi aussi j’ai un loyer et des charges à payer, moi aussi je dois manger, moi aussi j’aime sortir avec les copains copines…
Allez, je me remets au travail (quoi que la rédaction de ce petit mot est aussi du travail) en gardant le sourire parce que c’est ainsi que je vis et que je veux voir l’avenir. Pas toi ?
A très vite,
Fabichka
